Finistère,  Petite cité de caractère

Pont-Croix

Nous voilà au bout du monde… car si vous continuer la route vous arrivez à la Pointe du Raz. Cette région c’est le Cap Sizun dit le Cap localement.

Nous y étions en novembre dernier, les jours avant la tempête Ciarán. Je n’étais jamais passée dans cette cité de caractère. Une occasion de s’arrêter pour visiter et prendre le goûter ^^ Cette cité a du cachet et je pense que c’est encore plus beau avec du soleil. Nous, c’était veille de tempête donc gris et pluie mais ce n’est pas ça qui va nous arrêter ^^

 

Histoire

La ville est une ancienne paroisse primitive de Plogoff, elle sera ensuite trève de Beuzec Cap Sizun jusqu’en 1791. On trouve les premières mentions de la ville dès le 13ème siècle avec un château fortifié construit par le Seigneur  Sinquin. Le château aujourd’hui disparu car détruit dès le 14ème siècle.

La ville est un bourg castral c’est à dire que la ville s’est développée autour du château et surplombe le fleuve côtier Le Goyen. Ce dernier sera vite déterminant pour le commerce.

La petite fille du Seigneur Sinquin se marie avec Jean 1er de Rosmadec. La seigneurie passe ainsi dans cette importante famille féodale bretonne. Cette famille est originaire de Telgruc s/ Mer et va être propulsée aux plus hautes charges ducales et épiscopales au début du 15ème siècle. La ville entre temps érigée en Marquisat voit la famille s’éteindre en 1700 avec le décès de Sébastien III de Rosmadec qui était sans héritier.

 

 

Les guerres de religion vont faire rage dans la région. En pleine guerre civile, en 1597, Christophe d’Arradon dit Le Baron de Camors est un ligueur mais aussi un brigand. Il met à sac les ports d’Audiène ansi que Pont Croix.

 

Guy Eder de la Fontanelle

Brigand lui aussi, s’empare de Pont Croix en 1595 (voir 1597 selon les sources). La ville passait jusque là à travers les invasions de ce barbare mais la ville très ouverte sur le commerce possède de riches marchands et de bourgeois…. ce qui intéresse évidemment cet homme.

Mais la population ayant peur, décide de cacher leurs biens de valeur dans l’église qu’ils fortifient d’ailleurs car il n’y avait pas de murailles. Ils prévoyaient même de s’y réfugier en cas de besoin.

Ayant eu écho de ces faits, La Fontanelle se mis en route avec des hommes armés. Les habitants apprennent la nouvelle et dans la précipitation, font ce qu’ils peuvent pour barricader et couper les routes qui menent à la ville. Les habitants des alentours viennent prêter main forte, prévenu par les cloches de l’église.

N’ayant pu fuir à temps, les habitants se retranchent dans la tour de l’église. La Fontanelle fait venir, à l’aide de chevaux, des fagots de genêts. En enfumant l’église, il espérait que les habitants sortent mais la tour avait beaucoup d’aération, son plan échoua. Il promit de laisser la vie sauve aux habitants qui se rendraient. Bien évidemment il se servit largement des biens qui étaient dans l’église, laissant le reste aux soldats. Il fit prisonnier le Capitaine de la Villerouault, le recteur et quelques autres personnes. La femme du capitaine, Jeanne de Kerbullic fût déshonnoré en pulic par les soldats. La Fontanelle massacra toutes les personnes qui avaient pri la défense de la tour de l’église.

On dit qu’avec les massacres, le sang coulait à flot sur les pavés pentus de la Grande Rue Chère. Il arrêta de couler quand les cloches de l’église ND de Roscudon commencèrent à sonner toutes seules.

 

Au 17ème siècle, la ville devient le siège de la subdélégation de l’intendence Royale. Audièrne qui est à l’embouchure de Goyen, qui passe aussi à Pont Croix, commence à concurrencer cette dernière dans le commerce maritime.

Le couvent des Ursulines est fondé en 1652

 

Au 18ème siècle, l’hospice civile St Yves est fondé. Il est le seul dans le Cap Sizun, il peut acceuillir 20 à 30 malades. Il possède aussi une école et même une fontaine réputée pour la guérison.

En 1771, elle possède 1 Sénéchal, 8 procureurs, 17 notaires, 5 sergents. Le Seigneur de la ville possédait le droit de haute justice et sur la place il y avait un piloris.

Jean-Baptiste Ogée (Ingénieur géographe) décrit ainsi Pont-Croix en 1778 :

« Pontcroix ; gros bourg, dans un fond, sur la route de Quimper à Audierne ; à 6 lieues un quart à l’ouest-nord-ouest de Quimper, son évêché ; à 46 lieues de Rennes. On y compte 760 communiants (…). Le marquisat de Pontcroix fut acquis en 1756 par Madame la comtesse de Forcalquier, qui possède cette seigneurie avec haute, moyenne et basse justice. » Source : Wikipédia

Au cours de la Révoltion, la ville est érigée en temps que commune ainsi que paroisse. Elle portera provisoirement le nom de Pont-Libre. La ville devient chef lieu de district (ancienne division territoriale)  entre 1790 et 1795.

 

En 1884,  les premiers touristes débarquent grâce au petit train qui fait la liaison Douarnenez-Audierne

Le commerce si florissant à partir du 11 et 12ème siècle grâce au fleuve Goyen attirant artisants, commerçants, armateurs au 17ème siècle, décline au 20 ème siècle. L’ensablement du fleuve ne permet plus aux bâteaux de venir accoster au port.

 

La commune s’agrandit au détiment de la commune de Plouhinec en 1947.

 

 

Le couvent des Ursulines devient Le Petite Séminaire

Ce couvent est fondé en 1652 avec 3 Ursulines venues de Quimper et Sebastien II de Rosmadec. Les religieuses s’occupent essentiellement de l’instruction des jeunes filles.

Une chapelle est construite entre 1720 et 1730 sur le site du couvent.  En 1793, il ne restait que 34 Ursulines et elles sont chassées. Si certaines restent, dautres partent sur Quimper.

On transforme bâtiment principal en caserne et en fabrique de la poudre de salpêtre. L’Etat vend l’ensemble des bâtiments en 1796. C’est un député, Louis Tréhot de Clermont, qui les achète et loue une partie à la Gendarmerie et laisse quelques chambres à la poignée de Religieuse restées à Pont Croix.

Le député revend les bâtiments au Séminaire de Quimper en 1822, qui sera érigé l’année suivente en Petit Séminaire.

Vers la fin du 19ème siècle, de nouveaux bâtiments sont construits. En 1902, la chapelle est démolie jugée « sombre, noire, irrégulière et sans style » par l’évêque de Quimper. Une nouvelle est construite et consacrée en 1905 sous le vocable de St Vincent de Paul.

Les bâtiments vont être réquisitionnés lors des 2 guerres mondiales. Des aménagements seront encore fait après. Le déclin s’amorce à partir des années 1960, il fermera ses portes en 19973.

Un important incendie détruit l’aile nord en 2006.

Suite à des projets de réhabilitation, il regroupe aujourd’hui, des logements, une médiathèque, une maison médicale, des salles communale. En 2023, l’aile sud étaient en restauration pour acceuillir une future salle culturelle.

Le voici en photos

 

 

Le reste de la Cité

 

 

 

La même photo cadrée un peu plus as dans la rue. On reconnaît le décroché de la petite maison. (Source ; Infobretagne.com)

 

 

 

Vue sur le fleuve Le Goyen, drôle d’imaginer qu’il y a quelques siècle, des bâteaux de commercent accoster…

 

L’église collégiale ND de Roscudon

Du 13ème siècle.

La dentelle de pierre du porche aurait développé l’école architecturale de Cornouaille. La flèche, haute de 67m, a  servi de modèle pour les flèches de la cathédrale de Quimper.

 

Pour situer

 

Sources : Wikipédia, Infobretagne.com, petitecitedecaratère.com, audierne.info

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