Maine et Loire,  Sud Anjou/Poitou 2022

Champtoceaux

Après avoir dormi à Oudon, mon père voulait m’emmener voir la vue sur la Loire. Il fallait justement passer la Loire et monter à Champtoceaux, ils y ont été plusieurs fois.

La vue est effectivement magnifique sur la promenade du Champalud, le balcon de la Loire. Il faisait déjà très chaud et on était que le matin lol. Avec mon père, on s’est baladé dans le petit bourg. Il n’y pas grand chose à voir juste l’entrée du château du Moyen Age avec ses 2 magnifiques tours, le reste est privé bien que quelques ruines soit accessible quand même lors de randonnées.

En fait, même s’il n’y a pas beaucoup de patrimoine à voir, cette petite bourgade cache quand même bien son jeu. Son passé est très intéressant.

 

 

Cette ville qui domine la Loire a été une des plus grandes forteresses du Moyen Age. Là, vu comme ça on a du mal à croire et pourtant… A l’époque, on parle de Châteauceaux … château en hauteur.

La situation est idéale avec ses 70m au-dessus de la Loire et de l’autre coté des marécages. Des défenses naturelles , un atout pour la défense militaire mais aussi pour le commerce avec le fleuve à proximité. Déjà à l’époque romaine, on y était installé.

Jusqu’en 942, Champtoceaux faisait parti du Poitou. Puis elle est arrivée entre les mains du Duc de Bretagne et comte de Nantes, Alain Barbetorte. Après son décès, sa femmes se remarie avec le Comte d’Anjou. Comprenez bien qu’à cet instant là, la ville devient le théâtre d’une rivalité politique entre les 2 duchés.

Si bien que dépendant de la Bretagne et de l’Anjou il était dit : Au bon dieu de Bretagne, au diable d’Anjou

 

 

 

Avant-gardiste

Foulques Nerras, un hommes un peu spécial dira-t-on, donne l’autorisation au seigneur local de construire une forteresse.

Bien plus qu’une forteresse qui va devenir une citadelle 2 fois 1/2 plus grande que Carcassonne … impressionnant.

Divisée en 3 partie ; la ville d’un coté , le prieuré et enfin le logis seigneurial avec la cuisine, la chapelle ainsi que le logement des troupes. Voilà la maquette que l’on peu trouver à l’office du tourisme.

 

Tantôt bretonne, tantôt angevine

Une évènement va mettre un terme à cette super forteresse, la guerre de succession de Bretagne. Au début du 15ème siècle, la guerre est déclarée entre Les Montfort et Les Penthièvre  pour diriger le Duché de Bretagne.

Entre diverse batailles, héritage, échange voire même don, Châteauceaux passera sans cesse des mains bretonnes aux mains angevines et vice versa durant une cinquantaine d’années. Donc bien au-delà de la guerre de succession de Bretagne (1341-1364).

Désireuse de récupérer le Duché de Bretagne pour son fils, Marguerite de Clisson, la veuve de Jean de Penthièvre arrive à attirer Jean V de Monfort en prétextant une réconciliation en février 1420. C’était évidemment un piège et Jean est fait prisonnier puis séquestré au donjon du château.

 

La chute de la forteresse

Les bretons viennent délivrer leur Duc aidés de leurs alliés, les Anglais par un siège de mai à juillet 1420. Marguerite de Clisse capitule mais monnaye son départ.

La vengeance sera terrible de la part du Duc, il ordonne d’arraser la forteresse jusqu’à pleine terre avec interdiction de rebâtir dans l’enceinte des remparts. Les habitants ont 3 jours pour partir.

Le village actuel est le bourg déplacé. Reconstruit en 1431.  Et jusqu’en 1480, Châteauceaux fera encore plusieurs fois la navette entre duché de Bretagne et celui d’Anjou.

Mais c’est terminé, la grande forteresse est bien tombée. De Grandes familles se transmettront ensuite Châteauceaux. La grande famille de Condé tentera, en vain, de ramener la ville dans le comté de Nantes.

Durant la Révolution une grande partie de la population participera aux Guerre de Vendée sous les ordres de Bonchamps : Militaire français, commandant des armées vendéennes et qui sera célèbre pour avoir gracié 5000 soldats républicains à la batailles de Cholet bien qu’il mourra lors de cette même bataille.

 

 

Aujourd’hui la citadelle endormie et belle et bien angevine

Si la dernière grande famille, Les Condé, possèdera la seigneurie jusqu’à la Révolution, elle conservera le domaine jusqu’en 1830.

La tranquillité s’installe au 19ème siècle, la batellerie s’est beaucoup développé employant jusqu’à  150 personnes tout comme la meunerie avec ses 11 moulins à vent où la farine partait pour Nantes.

Pour essayer de retrouver sa prestance d’antan, il y a la balade parcours médiéval de 4km, elle est balisée en rouge, le départ est à l’office du tourisme.

Depuis 2015, avec la fusion de plusieurs commune, Champtoceaux devient l’Orée d’Anjou.

 

 

Les sièges

Place importante des Marches de Bretagne, à la lisière de la France, elle va subir de nombreux sièges.

  • 1141 avec Goeffroy Plantagenet le comte d’Anjou
  • 1173 avec Henri II Plantagenet, Roi d’Angleterre
  • 1224 avec Pierre Mauclerc, duc de Bretagne
  • 1230 et 1234 avec St Louis, Roi de France
  • 1341 avec le futur Jean le Bon, duc de Normandie
  • 1420 avec les bretons avec les anglais comme alliés … qui sonnera le glas pour cette forteresse avec la destruction du château.

 

 

 

Sources : flyers sur l’histoire de la commune, Wikipédia

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