Finistère,  Petite cité de caractère

Roscoff

Pour un week end de février dernier nous voilà partis au pays des oignons ! Je n’y avais jamais été et ça me titillais depuis un moment. Ayant eu mon jour de repos le vendredi, c’était impeccable pour préparer le camping-car, passer chercher Baptiste à l’école et partir dans la foulée . Il ne fallait pas trainer pour aller le plus loin possible que nous pouvions…couvre-feux de 18h oblige !!

Etape 1 : laver le camping car, avec la bonne couche de poussière il méritait une bonne douche !

Etape 2 : aller faire quelques courses avec histoire qu’il se dégourdisse un peu ^^

Il n’annonçait pas un super week end… beaucoup de pluie. Je scrutais le site de la météo dans la semaine mais rien à faire la pluie était au rdv ce week end là !

Bon on verra bien !

Nous nous sommes arrêtés à Rostrenen (22) pour y passer la nuit du vendredi au samedi. Il y a une aire de camping-car dans le bourg, direction Plouray avec une borne de service (clic ici). Ce soir là, nous sommes tombés à court de gaz ^^ je savais qu’il ne me restais pas grand chose mais là c’est bon c’était vide ! Du coup histoire d’avoir le moins froid possible, j’ai dormi avec loulou et bien emmitouflés dans nos couettes ça été impeccable mais très frisquet le matin pour sortir du lit ^^

La recharge de gaz acheté, nous sommes repartis dans la matinée, direction l’antenne pour admirer les Monts d’Arrée… Je ne me lasse pas de ce paysage désertique !

 

 

Et après cette pause direction Roscoff

 

 

Une cité de caractère les pieds dans l’eau

Nous sommes dans le Léon, nord ouest de la Bretagne, région que j’apprécie particulièrement. Ne me demandez pas pourquoi, j’ai toujours été attiré par ce coin !

Lors de la Guerre de Succession de Bretagne, les anglais débarquent dans un petit port dans l’anse de Laber en 1375. Cette invasion, oblige les habitants à partir. Ils trouvent à s’installer dans ce qui est l’actuel centre de Roscoff.

Le port devient de plus en plus important après 1400. Le transport de bois, de sel, d’huile et autres denrées s’intensifie, les navires s’en vont pour l’Espagne, les Flandres, les îles britanniques et notamment la Lituanie pour l’import/export de lin. La richesse accumulée par les armateurs et les commerçants sera mise en avant sur les belles demeures dans la ville, les édifices religieux de la ville seront construit (ainsi que d’autres dans la région!)  grâce à cette richesse.

La cité devient corsaire où les armateurs faisaient équiper les bateaux de pêche en partance pour Terre-Neuve et Islande.

Pour résumer, les corsaires sont des membres d’équipage d’un navire civil équipé de matériel de guerre qui, grâce à une lettre de course (document officiel délivré par son gouvernement) pouvaient participer à des combats maritimes. Ce document permettaient de distinguer les corsaires, des pirates.

Les corsaires seront très utiles pour les Ducs de Bretagne pour contrer La France comme l’Angleterre. A la fin des années 1400, Jean Coatanlem, originaire de Morlaix, est un corsaire très connu de la région.

Après 1750, le commerce du lin et du coton déclinant par la concurrence, la contrebande s’intensifie. Un marché des alcools notamment se développe et le transit se fait par Roscoff pour les marchés britanniques.

La majorité de la population est paysanne et le climat particulier leur permet une l’alliance entre la terre et la mer.  On voit naître au 18ème siècle les cultures maraîchères où elle obtient avec le temps le surnom de ceinture dorée pour la production de pomme de terre, échalottes, oignons, artichauts, choux-fleurs. L’oignon rosé de Roscoff est une AOC depuis 2009.

 

Les Johnnies

Début 1800, les cultivateurs partaient au mois d’Août pour les Iles Britanniques. A  pied ou en vélo avec leurs chapelets d’oignons, ils allaient vendre leur production en faisant du porte à porte. Les anglais en étaient friands. Ils furent surnommés « Johnnies » par les britanniques ou encore « les petits Jean ».

Pourquoi ?! Simplement car le prénom Yann est un prénom très courant en Bretagne (enfin peut-être moins maintenant^^) et Yann en breton est Jean en Français et qui l’équivalent de John en anglais !

Un siècle plus tard, ils étaient encore 1400 mais ils disparurent peu à peu après la Seconde Guerre Mondiale. Ces petites compagnies commerçantes ont laissé place à de nouvelles compagnies notamment la Brittany ferries créée à l’origine pour que les coopératives bretonnes puissent avoir des débouchés … une suite aux Johnnies. Elle est toujours basée à Roscoff et transporte marchandises comme passagers vers l’Angleterre.

 

Le musée raconte toute cette épopée

 

La mer pour les lutter contre les maux

Roscoff va devenir une station balnéaire. Grâce à Henri de Lacaze-Duthiers en 1872, la ville deviendra la 1er pôle européen de recherche et de développement en biologie marine. En 1899, le Docteur Louis Bagot ouvre le 1er Institut marin. De l’hydrothérapie notamment pour les rhumatismes.  Détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale, il réouvrira en 1953.

 

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Notre balade

Après avoir jeté un oeil sur Park4night pour pouvoir se garer. Nous nous sommes arrêtés sur le parking de l’école. A deux pas de l’église, nous sommes vite arrivés dans le quartier historique de la ville ! Nous avons déambulés dans entre le port et les rues en prenant le temps d’admirer les belles demeures avec pour certaines de monumentales lucarnes dont une est datée de 1603.

Je suis bien contente d’avoir visité ce bourg, il mérite bien son label. Malgré le temps très mitigé, la balade fût agréable. On retrouve bien cette âme bretonne au détour des rues.

 

Alexandre Dumas (père) à séjourné dans la maison toute à droite ci dessous, durant l’été 1869. Il a notamment écrit le chapitre Oignons dans son « Grand dictionnaire de Cuisine ».

 

 

La chapelle Ste Anne

Construite en 1640, le 1er mariage fût célébré en 1641. Elle restera privée jusqu’en 1967 ! La commune l’a rachetée et est devenue une salle d’exposition.

 

Dans le jardin de la chapelle, le nœud de croix d’un crucifix de Kerguennec. Date du 17ème siècle. Les personnages taillés sont St Yves, Ste Véronique, la Ste Face et un ange avec l’inscription du couple donateur.

« Y.Rollan, K.Borlavdi sa fam, fet faire la cru 1619 »

Y.Rollan, Catherine Borlaudi sa femme, fait faire la croix 1619

 

 

L’église Notre Dame de Croaz Batz  mérite vraiment le détour. Il faut regarder tous les détails… et son clocher un peu particulier. Elle est estampillée de navires rare édifice religieux du Finistère nord a posséder  des vaisseaux taillés dans la pierre !!

C’est dommage, je n’avais pas pris mon gros appareil photo ; J’aurais pu prendre plus de chose en détail !!

Quelques dates :

Début de construction en 1520, consacrée en 1550 et achevée en 1701.

Le clocher Renaissance date de 1576. Ce style est courant dans la région du Léon.

La sacristie et l’enclos en 1639

Restauration en 1777.

 

 

Les vaisseaux sculptés sont au nombre de 4 :

Surmontant le porche, un vaisseau cingle, misaine tendue

Toujours sur le clocher, coté nord, un trois mâts avec son armateur et une bourse à la main (certainement pour montrer sa participation à la construction de l’édifice)

Sur le coté sur, un trois mâts avec à sa proue une grosse tête d’animal

Sur le coté Est, un navire avec magnifique galbe (ci-dessous), certainement un vaisseau plus grand que les 3 autres !

 

La chapelle St Nicolas, estampillé d’une caravelle. Mais ne l’ayant lu qu’après, je ne l’ai pas vu ^^

 

 

 

 

Le quai sur lequel Marie Stuart âgée de 6 ans , reine d’Ecosse (et future reine de France), a débarqué en août 1548.

 

  • Ne pas oublier de Roscoff, on peut rejoindre l’Ile de Batz, un quart d’heure en bateau et vous y êtes ! Nous y retournerons …

Plus d’infos ici (clic)

 

Sur le retour, arrêt obligatoire en boulangerie pour prendre le dessert du midi ^^

Notre fameux kouign-amann ♥…. un délice !

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