Deux Sèvres,  Sud Anjou/Poitou 2022

Argentonnay, Le château

Je ne sais plus pour quelle raison, nous nous étions arrêtés là. Après avoir fait quelques visites dans le sud de l’Anjou, nous avions bifurqués pour descendre dans le Poitou. C’était peut-être pour faire une halte sur le trajet ou peut-être que nous avions vu les informations au sujet du château… je ne sais plus… C’est ça quand on a trop de retard dans les publications.

Toujours est-il que j’ai été faire un tour avec mon père. Oui, ils s’étaient gentiment incrustés dans mon séjour ^^. Le parc est ouvert toute l’année, mais à la haute saison, il y a des visites guidées qui sont proposées. Une association s’occupe de l’entretien du parc et des projets sont prévus pour les années à venir pour mettre en valeur ce patrimoine.

Il y a des panneaux explicatifs dans tout le parc, les arbres remarquables qui sont majestueux, c’est magnifique. Dommage que le château ait pris cher à la Révolution, j’aurais bien aimé voir à quoi il ressemblait.

 

 

L’Histoire

Pour situer le château, il se situe sur un promontoire rocheux au confluent des vallées encaissées de l’Ouère et de l’Argenton au nord de l’actuel Deux-Sèvres. Il a plutôt une bonne place géographique. Argentonnay est aujourd’hui le regroupement de 6 communes.

 

Philippe de Commynes

Il y a des fois où l’on retient l’histoire d’un château grâce à une personne. C’est le cas ici. Il se détache largement des autres seigneurs qu’il y a pu avoir.

Philippe de Commynes est née à Renescure dans les Flandres vers 1445 ou 1447.

Il est d’abord écuyer du Roi Philippe Le Bon puis de son fils Charles Le Téméraire. Jusqu’à l’entrevue du Traité de Péronne en 1468.

Pour remettre dans le contexte rapidement. La relation entre Louis XI alors Roi de France et Charles Le Téméraire Duc de Bourgogne est assez tendue en précisant qu’ils sont cousins.

D’un côté, on a le Roi qui veut affaiblir ses grands seigneurs et de l’autre Charles Le Téméraire qui veut l’indépendance et tant qu’à faire agrandir son territoire, notamment avec la Champagne.

Les choses se corsent quand le duc de Bourgogne épouse Marguerite d’York en 1468. Elle n’est autre que la sœur d’Edouard IV alors Roi d’Angleterre.  Ce rapprochement entre Les bourguignons et l’Angleterre n’est pas bon pour Louis XI.

Le Roi décide donc d’une rencontre avec Charles le Téméraire. Ce dernier accepte et le RDV est pris le 9 octobre 1468.  Le Roi vient en petit comité et il est bien décidé à couper les envies agrandissement du duc.

Seulement lors des négociations, on apprend que Liège se soulève nouveau, dit-on encouragée par les émissaires du Roi de France. (Liège fait partie du duché de Bourgogne depuis le Traité d’Oleye en 1466 où les Liégeois se révolteront 3 mois après l’avènement du duc de Bourgogne. Les liégeois perdront la bataille en 1467)

Furieux, Charles le Téméraire ferme les portes du château et fait prisonnier Louis XI. Hésite pendant plusieurs jours à le tuer. C’est là que Phillipe de Commyne rentre en jeu. Il arrive à canaliser le duc et ce dernier opte pour le Traité. Philippe de Commyne en secret, prévient le Roi du danger et arrive à le convaincre d’accepter toutes les conditions (sans exception) du duc.

Le Traité est donc signé le 14 octobre 1468, évidemment sous la contrainte pour le Roi. Ce dernier accepte d’accompagner, dès le lendemain, Charles le Téméraire pour l’expédition punitive envers Lièges. Il ne rentrera dans son royaume que début novembre. Bien qu’il ait pu retrouver sa liberté, il a été humilié. Il ne le lui pardonnera jamais.

Le Roi arrive en prétextant une promesse non tenue de Charles le Téméraire, à une annulation du Traité de Péronne, le 3 décembre 1470. Le tout par une assemblée dignitaire français. Les troupes royales débarquent en Picardie début 1471. Charles le Téméraire riposte en appliquant une clause du Traité de Péronne et s’affranchi de la suzeraineté du Roi de France et de ses fiefs qui dépendaient du Roi. Une trêve franco-bourguignonne est signée mais ça ne durera pas longtemps. Le duc retourne à la charge avec une nouvelle campagne militaire.

C’est à cette période que Philippe de Commynes, pour en revenir à lui, qui pourtant très proche du duc de Bourgogne, ne lui fait plus confiance. D’autres personnes, comme lui, rallieront la cause du Roi de France.

 

 

Philippe de Commynes se marie avec Hélène de Chambes, héritière du château d’Argenton. Il devient donc en 1473 « Monsieur d’Argenton ».

Il entreprendra de nombreux travaux au château. Des agrandissements aussi, pour donner une nouvelle image au château avec notamment les 5 étages pour le logis, les remparts, tours de garde, etc…  Amateur d’architecture, il remaniera la chapelle. Il aménage le terrain autour du château.

Il est nommé Sénéchal du Poitou. Il sera aussi capitaine des châteaux de Chinon et de Poitiers. D’ailleurs, une tour porte son nom à la forteresse de Chinon. (ça sera l’occasion d’en parler dans mon futur billet sur Chinon)

Il recevra à 2 reprises son ami Louis XI.

Pour avoir côtoyé, Louis XI, Charles VII et Louis XII, il rédige ses « mémoires » à partir de 1489. Ce qui lui vaut d’être le 1er historiographe reconnu de France.

Il meurt en 1511 et ses mémoires seront publiées en 1524. C’est le 1er ouvrage d’analyse politique moderne, il sera traduit en plusieurs langues.

 

 

A la Révolution

Pendant les guerres de Vendée, le château sera incendié. Le logis seigneurial disparait en laissant juste les ruines de la salle de garde.

En 1808, Mathurin Delagarde acquiert le château. Transmis à son fils, ce dernier l’échangera contre des biens avec la famille Jouffrault.

La maison dit de « Maître » est construite en 1840 dans le parc du Château. La famille Jouffrault la gardera jusqu’en 2017. C’est la commune d’Argentonnay qui en fait l’acquisition. Le site fait 1,6 hectare.

 

 

 

 

 

 

La maison dit de « Maître ».

 

 

La chapelle. La partie de droite date du XIe siècle et la partie de gauche date du XVe.

 

Infos pratiques

Parc ouvert au public et gratuit tous les jours l’été de 10h à 19h

Les dimanches (et jours fériés) en avril-mai-juin-septembre-octobre de 10 h à 19 h.

Les dimanches et jours fériés en janvier-février-mars-novembre-décembre de 10 h à 17 h 30

Et si vous souhaitez une visite guidée, le calendrier est ci-dessous.

 

Pour situer

Sources : Wikipédia, livret-château-Aurélie en PDF, wikidia, Francearchives.gouv.fr, herodote.net, argentonnay.fr

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