Bourbriac, L’église
Je vous adresse tout d’abord mes vœux pour cette nouvelle année, qu’elle vous apporte de belles choses. Que vous soyez heureux tout simplement.
Je commence l’année avec une église.
Merci Guillaume pour m’avoir aiguillé sur mon 1er sujet de l’année ♥
Je porte un intérêt particulier à ce type d’édifice et plus particulièrement aux clochers. Je reste fascinée devant ces architectures.
En Bretagne, il y en a plusieurs styles. Les clochers de Bretagne mériteraient un billet rien qu’à eux, j’y pense, mais je ne sais pas trop comment amener cette partie sur le blog… c’est toujours en étude ^^.
Je pense que mon intérêt est en lien avec la construction, comme pour n’importe quel édifice construit sur ces périodes-là. Ils n’avaient pas les outils que l’on a aujourd’hui, l’aide numérique, ils ont travaillé les matériaux à la main et le résultat à su traverser les siècles et rien a bougé. Je reste toujours impressionnée, d’autant plus quand il y a de la hauteur comme pour un clocher par exemple.
Bourbriac, si vous ne connaissez pas, c’est au cœur des Côtes-d’Armor, au sud de Guingamp. Je ne sais plus trop pourquoi nous nous étions arrêtés. Certainement sur un retour de week-end pour faire une pause.
Quand j’ai vu ce magnifique et imposant clocher, je me suis dit que ça méritait bien un petit billet sur le blog.
Un peu d’Histoire
Le bourg
Aucune source fiable ne peut réellement le prouver, mais St Briac, un moine d’origine irlandaise y serait venu installer un 1ᵉʳ oratoire. Il aurait vécu fin 6ᵉ siècle début 7ᵉ s.
Il aurait été compagnon de St Tudual (Fondateur de l’évêché de Tréguier). L’oratoire se trouvait non loin du château du souverain. Cette autorisation avait été donnée par le Roi Deroch, Roi de Domnonée.
Petite parenthèse sur la Bretagne au 6ème siècle.
Il avait la Domnonnée (toute la côte nord de Bretagne puis elle descendait dans les terres pour rejoindre tout le secteur de la forêt de Brocéliande). Ensuite il y avait la Cornouaille (Centre et Sud Finistère) puis le Broërec (tout le sud Bretagne vers Nantes)
Bourbriac que l’on nome aussi Minihibriac (ou encore Minihy briac, les orthographes varient) devient une paroisse entre le 12 et 13ème siècle. Elle appartient à l’abbaye de St-Melaine de Rennes.
Après quelques recherches sur la signification de Minihi :
En Bretagne, au Moyen Âge, cette institution ne se rencontre que dans les zones qui furent, durablement ou non, bretonnantes. C’est une circonscription religieuse qui associe au droit d’asile un certain nombre d’exemptions et de franchises vis-à-vis des pouvoirs laïcs. Le minihi est donc à la fois un asile et une immunité. Source Wikipédia
« À l’inverse du droit d’asile qui vaut pour sa dimension spatiale, l’immunité(du latin immunitas : exemptions d’impôts et de charges publiques) se caractérisait à l’origine par le privilège accordé par un souverain (roi, duc) à l’immuniste : une personne (laïc ou religieux) ou un établissement ecclésiastique, interdisant, à perpétuité toute intervention des agents de l’autorité publique (les comtes) sur les terres de l’immuniste (l’immunitas). Cela conduisait à déléguer une partie de cette autorité à l’immuniste (l’Église, souvent l’abbé) en terme de justice ou prélèvement d’impôts ». Source journals.openedition.org
Au Moyen Âge, la châtellenie de Minibriac était très importante, mais il n’y a pas trop de précision sur son origine. On sait qu’il y avait un château ou du moins une motte féodale nommée Koz-Kastell. Elle était sur un flanc de coteau un peu escarpé, non loin de Minibriac, qui était donc une petite agglomération monastique.
Au 15ᵉ siècle, le bourg portait toujours ce nom.
Au 18ᵉ siècle, on cite Le Vieux Bourg en référence à Minibriac, qui n’était pas très étendu. Cela permettait de bien le séparer du reste du bourg qui s’était développé autour.
L’église
Au 12ème siècle, les bénédictins de St Melaine construisent une église dont le cœur repose sur une crypte. À noter que le style gothique se diffuse lentement et n’arrive pas avant le 13ème siècle en Bretagne.
La tour est construite en 1535, on voit bien l’évolution des styles, notamment gothique flamboyant et renaissance.
La tour en elle-même s’achevait par une plateforme plusieurs fois remaniée. Elle était appelée La Tour Neuve (Ar Tour Nevez). La tour seule mesure 27 m de haut et 11 m de côté.
Coté sur Ouest on, peut lire :
« En l’a mil VCCXXCV le Xme jour de iuign fut comacee ceste tour p G Cozic mestre de louvrage dicel E Diridolo » qu’on peut lire ainsi : « En l’an 1535, le 10ème jour de juin, fut commencée cette tour par G.Cozic, maître de l’ouvrage de celle-ci E. Diridollou. »
Le porche nord, la tour porche, le transept sud ainsi que le croisillon nord du transept sont remaniés au 16ème siècle. Quelques interventions seront faites aussi en 1727 et 1741.
Autour de 1820, la tour était en très mauvais état. Après un rapport sur les travaux à entreprendre, le Conseil Municipal demandait de l’aide au pouvoir royal de Louis XVIII. Il demandait de lever un impôt extraordinaire, sur l’impôt foncier, avec 20 centimes par franc.
En 1765, un incendie détruit la nef. Tout sera reconstruit.
Une petite flèche octogonale à la demande de l’abbé Bidan est érigée. Coût 9000 Fr. Malheureusement, un ouragan, emporte cette petite flèche dans la nuit du 7 au 8 janvier 1867.
L’abbé Pinson, alors recteur de la paroisse, obtient l’accord d’ériger une flèche en granit dans le but de rivaliser avec Bulat Pestiven. Et ainsi avoir une flèche digne de ce nom, surtout sur une tour si riche d’architecture.
Le clocher mesure 37 m de hauteur pour un devis de 22.600 Fr. Elle possède 4 clochetons aux 4 coins de la plateforme, l’eau est évacuée par 8 gargouilles, qui sont des corps d’animaux extravagants. (Sous cette forme, ils exorcisent le mal).
La nouvelle flèche fut bénie en 1872. Ce qui fait une hauteur totale (flèche comprise) de 64m.
Et au fait … Pourquoi un coq comme girouette ?
L’explication pastorale : Au sommet de l’église chrétienne, le coq représente le Christ qui, placé au-dessus de l’église militante de la terre, veille sur elle et, pour la défendre, fait face aux bourrasques des tempêtes d’où qu’elles viennent ; c’est la protection promise à l’apôtre Pierre, aux champs de César contre les menaces des puissances mauvaises, contre les entreprises des « 3 Portes de l’Enfer »
L’explication populaire : Elle est toujours beaucoup plus colorée. C’est Saint-Pierre qui, pour se venger de l’épisode du reniement, aurait donné un coup de pied dans le derrière d’un coq qui se serait ainsi empalé au sommet de l’église.
L’explication historique : En 820, l’évêque Rambert, de Brescia en Italie,fait placer un coq en bronze sur son église pour signifier à ses paroissiens qu’il était temps de veiller (ce coq existait toujours en 1670). Cette initiative est accueillie favorablement par l’église, et sur l’ordre du pape Léon IV, vers 850, un coq en bronze de 64 kg fut même planté sur l’ancien clocher de la basilique Saint Pierre. En 855, la basilique possédait un coq en bronze doré, conservé aujourd’hui dans la sacristie. En 1025, St-Gall en Suisse avait le sien. Dès lors, cette pratique se répand dans toute la chrétienté. Source : https://bibliotheque.idbe.bzh.
À l’intérieur,
C’est vraiment une magnifique église de l’extérieur comme de l’intérieur. Prenez le temps de faire le tour et de regarder les détails. Nous avions de la chance, le temps était au top. Il ne me reste plus qu’à aller à Bulat Pestivien pour comparer le clocher ^^.
Pour situer
Source : Wikipédia, Infobretagne.com, bourbriac.bzh, broceliande.brecilien.org,