La Roche Bernard

Un jour de Janvier 2023 (oui j’ai un an de retard ^^) le temps était gris et froid … je me suis aventurée dans les rues de la Roche Bernard.

Petite Cité de Caractère mais plus connue pour être la porte d’entrée en Morbihan quand on vient de Nantes. Je ne connaissais pas, juste pour avoir emprunté mainte fois l’ancienne route qui traverse le nord du bourg. Mais le quartier historique non, je ne connaissais pas.

Je ne savais pas trop par où commencer, j’y suis allée en me laissant porter ma curiosité au détour des rues avec quand même mon Guide Vert sous le bras (comme toujours).

J’avoue, un brin de soleil n’aurait pas été de trop pour sublimer ce quartier avec toutes ces maisons en pierre. Je me suis cantonnée au quartier historique. Cependant,  il y a des belles balades à faire à pied dans le secteur et avoir une autre vue sur la ville et les ponts.

 

 

L’Histoire

On parle pour la 1ère fois d’un château vers l’an 1000 construit sans doute par un chef viking Bern-Hardt, qui signifie fort comme un ours. Un donjon fait de bois et palissades sur un éperon rocheux où il a vite compris l’intérêt statégique du lieu. On parle ensuite un château avec une église en 1063. Vers le 11ème siècle, la religion prend de l’ampleur avec l’obtention de terres pour les moines de Redon.

 

Entre la sucession du Duché de Bretagne et la religion

C’est aussi à cette période que le commerce se développe. Le passage des navires étaient taxés mais les marchandises qui étaient vendues au bourg, l’étaient aussi.

Entre le 14 et 15ème siècle, la ville, par jeu d’alliance va être possedée par de grandes familles bretonnes notamment De Montfort puis De Laval. Malheursement dans la guerre de succession du duché de Bretagne, les barons de la Roche Bernard soutenant le parti de Jeanne de Penthièvre, soit la couronne de France, a été vaincu. En guise de représailles, les partisants du Duc de Monfort détruirent le château.

Il y avait 4 grandes foires à cette époque ; A la Ste Luce, à la St Jaques, à la Pentecôte et à la St Matthieu. Mais il y avait aussi 2 marchés hebdomadaires. Et la ville prospère très vite entre le marché local mais aussi le trafic portuaire avec le commerce de vin, de sel et de céréales.

En 1547, François de Coligny devient Baron en épousant Claude de Rieux. Il introduit le culte potestant, la ville devient même un fief de Bretagne. Si beaucoup de gens notamment de la classe aisée se convertissent la guerre de religion ne laissera pas la ville indemne. La population de protestants diminuera avec le temps faute de pasteur et de lieu de culte après 1660.

 

La prospérité

Concernant le port, le Cardinal Richelieu supervise le chantier de construction navale à partir de 1629. En sortira le 1er vaisseau de ligne de la marine royale ; La Couronne. Il pouvait embarquer plus de 600 hommes. Il sortira en 1638 et sera désarmé à partir de 1641. D’autres vaisseaux feront de ce port prospère mais pour une cause bien plus tragique ; la traite négrière.

 

Plus tard en 1666, La Roche Bernard obtient le statut de communauté de ville. Très convoitée à cette époque, il permet d’envoyer des representants aux Etats Généraux de Rennes. La ville continue de prospérer notamment avec les activités portuaires vers l’Espagne et le Portugal mais aussi vers le nord de l’Europe (Allemagne, Angleterre, Norvège et la Suède).

A la veille de la Révolution, la ville est un centre administratif. Elle possède un Sénéchal (Officier du roi), des gens de justice mais aussi avocats, notaires ou encore médecins. Il y avaient beaucoup de commerçants spécialisés dans le bois, le textile ou encore le fer.

 

La Révolution

Si au 15ème siècle, il y avait environ 500 personnes, en 1780, ce sont 1200 personnes que comptait la ville. Sous l’Ancien Régime, la ville dépendait de Nantes mais en 1790, elle devient Chef Lieu de canton. La ville ainsi que les communes de la rive gauche de la Vilaine deviennent morbihannaises sous prétexte d’une necéssité statégique d’avoir les 2 rives d’une rivière dans le même département. Il est sera de même pour Dinard et Redon.

La ville choisit le camp de la République. 6000 chouans arrivent dans la ville le 15 et 16 mars 1793.

2 Chefs répulicains,  Le Floch du Cosquer ainsi que Joseph Sauveur se font emprisonnés. Le 1er va mourir en tentant de s’échapper et le 2nd d’abord blessé il sera ensuite assasiné pour avoir refusé de crier « Vive le Roi », jusqu’au bout il n’aura pas renié la cause républicaine.  En son honneur, la ville sera rebaptisée La Roche Sauveur de 1793 à 1802.  Elle retrouvera son nom d’origine par la suite.

C’est en 1794 que la baronnerie s’achève, Louis Bruno de Boisgelin aisni que sa femme seront guillotinés.

 

Au 19ème s.

Un pont, aujourd’hui disparu, est inauguré en 1839. L’activité portuaire et la construction navale atteignent l’apogée à la fin des année 1880.

Mais l’activité va vite décroître avec l’arrivée du train et la multiplication de routes. Une crise économique pointe son nez avec de nouveaux lieux de production de sel notamment et Guérande ne peut pas concurrencer.

Le port de commerce cesse au début du 20ème siècle.

 

La 2nde Guerre Mondiale

D’importants contingeants allemands se trouvent dans la région. La zone est stratégique. Le pont est miné pour empêcher aux Alliés de progresser seulement lors d’un orage, la foudre va s’abattre sur une mine provoquant l’explosion du pont.

 

 

Les ponts

Autrefois c’est par un bac que l’on traversait la Vilaine, la ville se trouvait la Route Royale Bordeaux-Brest. Mais il fallait faire un fonction du vent et des marées, les conditions de traversées n’étaient pas optimales.

C’est donc en 1836 qu’un 1er pont est prévu à la construction. Il sera inauguré en 1839. Miné par les Allemands mais qui explosera par la foudre, les bacs seront ensuite remis en service jusqu’en 1948. Une passerelle flottante sera installée par la suite, elle provenait d’Arromanches grâce au débarquement des Alliées.

En 1960, un nouveau pont est inauguré. Passage obligatoire pour franchir la Vilaine, le trafic routier de la N165 ne faisant qu’augmenter entrainera d’importants bouchons à la période estivale notamment. On pouvait compter jusqu’20km de bouchons l’été.

Un nouveau pont long de 376m, celui-ci en 2x 2 voies sera inauguré en 1995 avec le contournement du bourg qui désengorgera la ville.

 

Le patroine de la ville :

• l’église St Michel,
• Le château des Basses fosses (Ancien hôtel particulier)
• La maison du canon (l’actuel Hôtel de Ville)
• Auberge des 2 magots (ancien hôtel particulier d’un armateur ou offcier d emarine du 17ème s.)
• Crêperie de la Roche (maison à colombage, le plus vieux édifice sans doute pour du stockage)
• Hôtel du Cardinal Odet de Châtillon Coligny ( Propriétaire Odet de Coligny)
• Place du Bouffay (ancien centre névralgique de la ville, les halles s’y étendaient mais détruites pour les foires au bêtes à partir du 20ème s. C’est anciennement la Place du Pilori ; la guillotine y avait été instalée lors de la Révolution.
• Rue de la Quennelle (en rapport avec le % de pente de la rue. C’était le seul accès à la ville en venant de Penestin et de Guérande. La marchandise venait à dos de mulet
• Rue de la saulnerie ( y tenaient place les saulniers : acheteur et vendeur de sel)

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour situer

 

Sources : Wikipédia, terresceltes.com, bretagne.com, laroche-bernard.com