Saint Thélo : Maison des Toiles
Je vous souhaite à tous qui passez par ici, une belle et heureuse année 2023…. Déjà 2023, ça passe quand même super vite. Bien évidemment je ne donnerai aucune résolution puisque de toute façon je ne les tiens pas. Le billet qui suit est dans la section brouillon de mon tableau de bord depuis déjà quelques semaines et je n’arrivais pas en venir au bout. Le travail, la fatigue, divers RDV, les fêtes… bref c’est vous dire. Il me reste encore beaucoup de choses à vous montrer de mes vacances de l’année dernière. Donc bah ça viendra comme ça viendra ^^ 😀
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On va commencer la nouvelle année chez nous en Bretagne avec un musée.
Nous étions de retour d’un week-end dans les Côtes d’Armor, il fallait nous arrêter le dimanche après midi pour que mon loulou puisse suivre le Grand Prix de Formule 1 (un accro^^) du coup après un rapide coup d’oeil à la carte, j’ai décidé de m’arrêter à St Thélo comme ça pendant qu’il regardait le GP moi je pouvais aller visiter pendant ce temps là.
Il nous a fallu toute une organisation puisque n’ayant qu’un minimum de connexion internet sur son tel, il lui fallait le mien. Généralement nous sommes en partage de connexion la plupart du temps mais là j’étais trop loin de lui. Nous avons, donc, échangés les téléphones ^^
Les « toiles Bretagne » sont bien connues et très réputées. Je trouvais donc intéressant d’aller visiter La Maison des Toiles. Sur cette route du Lin, vous avez aussi non loin de là, à Uzel, l’Atelier Musée du Tissage
Le musée se situe dans une demeure du 18ème siècle ; L’âge d’or pour ce commerce qui a débuté un siècle plus tôt. Le lin était cultivé dans le pays Léon et le Trégor. Le climat océanique et la terre limoneuse de cette région est propice à la culture du lin. Ailleurs on cultivait plutôt le chanvre.
Même si l’on produisait les graines de lin, il y avait beaucoup d’importation essentiellement venu de la zone Baltique. Mais le lin épuise les sols, il y avait donc des rotations de culture. Au bout de 100 jours, c’est une jolie fleur bleue (la plus utilisée mais il y a d’autre variétés) qui s’ouvre. On arrache les tiges à la main pour les avoir les plus longues possible. Les divers étapes demandent beaucoup de mains d’œuvre et beaucoup d’eau. Après suivant les secteurs, les étapes différaient quelque peu. Comme par exemple, en pays Léon, on blanchissait le lin en écheveaux de fil et ailleurs on blanchissait la toiles directement.
Les Kanndi une particularité du pays Léon.
Dans le Léon, au nord du Finistère, le lin était blanchi en écheveaux de fil, alors que partout en Bretagne et ailleurs, on blanchissait la toile. Cette particularité s’est traduite par la construction d’édifices spécifiques : les « maisons buandières » ou kanndi en breton (de kanna, blanchir, et ti, maison). Ces buanderies ont été édifiées dans la campagne par les paysans qui s’affairaient aux diverses étapes nécessaires pour passer de la graine de lin à la toile. Leur propriété était souvent commune à plusieurs familles. Leur implantation est proche d’un ruisseau ou d’une source. (linchanvrebretagne.org)
Transformé ici à St Thélo, les toiles obtenues étaient de très grandes qualités. Le bourg aujourd’hui habité par environ 400 âmes comptait à l’époque plus de 2000 habitants.
Si on tissait déjà depuis le Moyen Age, l’essor a vraiment eu lieu de 1650 à 1830. Ces productions connues sous le nom de « Manufactures de Bretagnes » s’exportaient en Espagne puis aux Amériques. Et si on comptait 500 tisserands en 1710, la filière a fait vivre près de 35000 personnes sur la période du 17 au 19ème siècle.
Je vous en avais déjà un peu parlé dans mon billet sur la ville de Quintin (clic) où là-bas vous avez la maison du tisserand, l’intérieur a été reconstitué et il y a un vrai métier à tisser.
Les types de toiles en Bretagne où certaines toiles avaient encore des sous noms suivant le lieu de fabrication.
- les Crées ( lin) du breton Krez qui traduit une chemise
- les Olonnes (chanvre)
- les Bretagnes (lin)
- les Noyales (chanvre)
- les Nantaises ( lin) ou les Indiennes (chanvre) sur le bassin Nantais
Le musée se trouve dans cette grande demeure qui a appartenu à un négociant de toiles. Ces hôtels particuliers que l’on reconnaît bien à l’architecture. Ces demeures recopiait les malouinères des négociants ou armateurs de St Malo… puisque les balles de lin s’exportaient via le port de St Malo. On respectait cette symétrie sur la façade où généralement la porte d’entrée était au centre.
Les maisons était faites de schiste avec l’encadrement des ouvertures en granit avec un double linteau au dessus de la porte principale laissant ainsi la lumière passer. Une alcôve juste au-dessus pour permettre d’installer le Saint local (très important en Bretagne). Il y avait aussi une corniche et des lucarnes à frontons qui suivant la forme permettent de dater la période de construction de la maison.
Et à coté de la maison principale et attenant, la pilerie là ou l’on pliait les toiles et ainsi faire les balles. Et des dépendances.
Voici la maison avant rénovation
Après rénovation
On commence la visite par des explications sur la maison en elle même avec une personne qui s’occupe du musée. Puis on continue la visite seul par la pilerie, il y a des petits panneaux explicatifs, d’anciennes photos, des objets que l’on utilisait dans le temps. Il y a aussi une exposition de carrés de tissu avec leurs noms respectifs. On comprend mieux toutes les étapes de fabrication et comment on le travaillait.
On continue par la maison en accédant par la grande salle à manger puis on monte à l’étage avec l’exposition de linge pour la maison et un métier à tisser.
Quelques photos du musée
Info pratique
Ouverture : (le musée est lien avec celui de Uzel donc les dates d’ouvertures sont les mêmes)
– du 9 avril au 30 juin : du vendredi au dimanche et jours fériés : de 14h00 à 18h00.
Fermé : 1er novembre
– du 1er au 23 décembre, ouverture de la Maison des toiles uniquement : du vendredi au dimanche de 14h00 à 18h00
Tarif pour les 2 musées :
Pour situer
Vous avez juste en face un parking, où il est possible de stationner avec le camping-car, s’il n’y pas beaucoup de monde. Sinon du coté de l’église il y a aussi un parking.
Source : linchanvrebretagne.org, bcd.bzh, laroutedulin.com et aussi infos sur place
2 commentaires
FERRY Gilbert
Bonjour et d abord meilleurs voeux , surtout la santé pour pouvoir continuer a voyager
Merci pour cette visite intéressante . c est vrai que le chanvre demande beaucoup d eau ; Une parcelle cadastrale dans une partie très humide de la ferme de mes parents s appelle » Channabal » j aivais recherché et il s avère que ça signifie en patois l endroit ou l on traitait les tiges de chanvre .
Les bretons
Bonjour et meilleurs vœux à vous aussi ainsi qu’à vos proches 🙂
Merci beaucoup pour votre précision et de la partager, c’est très intéressant.
On a beau habiter une région, on est loin de tout connaître de ses termes, us et coutumes concernant des métiers ou activités qui ont bien souvent disparues surtout que on fait pas les choses la même manière d’un secteur à un autre.
Au plaisir de vous relire pour de nouvelles anecdotes 😉
Bonne journée