Plounevez Moëdec, La papeterie Vallée
Un lieu que je ne connaissais pas du tout avant de me concentrer sur le secteur, la Papeterie Vallée et ce ne n’est pas faute d’être passée par là régulièrement. Mais à y repenser, il n’y a pas forcément de panneau d’indication…ou alors je n’y ai pas fait attention.
Nous sommes en contre bas de la N12, voie express sur l’axe St Brieuc-Brest. Sur la commune de Plounevez Moëdec, vous êtes en fait juste à la sortie du bourg de Belle Isle en Terre.
Nous nous y sommes donc arrêtés lors de notre week-end à Lannion en juin dernier.
Le sites est ouvert toute l’année et c’est libre. Un dépliant est disponible gratuitement à l’office du tourisme. Vous suivez le parcours, des panneaux d’affichage expliquent les ateliers/machines. Il y a aussi des photos ce qui permet de mieux visualiser l’espace à cet époque là.
L’histoire
C’est au 15ème siècle que les moulins à papier se développent en Bretagne. Le 1er moulin à papier sera à Troyes au 14ème siècle. Ils sont surtout dans la région de Morlaix et on exporte beaucoup vers les Iles Britanniques et la Pays-Bas
Au IIIe siècle avant J.C., les Chinois inventent le papier à partir de l’écorce de mûrier et conservent le secret de sa fabrication jusqu’au VIIIe siècle où les Arabes s’en emparent, le répandent au Moyen-Orient puis en Europe au cours du XIIe siècle. Source : www.archives.toulouse.fr
Ces moulins vont quasiment tous appartenir à la famille Andrieux en 1813. Cette famille Andrieux était associée à un notable Jean-François Vallée. Ils achètent en 1843, les moulins à blé de Plounevez-Moëdec et de Belle Isle en Terre.
Mais suite à un désaccord entre eux, ils se séparent en 1854. Jean-François Vallée cherche donc un nouveau site pour une nouvelle usine et c’est sur les bords du Léguer à Belle Isle en Terre que la première machine à papier fût opérationnelle en 1856
En 1850 : on dénombre 300 machines à papier en Angleterre et 250 en France. Apparition de la première machine à fabriquer le carton multi-couches. Source : www.carnet.alafrancaise.fr
On produit le papier à l’aide de chiffons, ces derniers étant collectés auprès des chiffonniers de la région. En 1860, avec une centaines de personnes, la production atteint 375 tonnes.
En 1868, Jean-François Vallée décède. C’est l’histoire de toute une famille, puisque si ce sont les 2 frères Vallée qui reprennent la société, ils sont aidés aussi par leurs 2 beaux-frères. A partir de 1874, la production dépasse les 1000 tonnes.
En 1898, la papeterie Andrieux ferme et certains ouvriers iront travailler pour la Société Vallée Frères et Cie. Depuis 1891, se sont les petits-fils de Jean-François Vallée qui gèrent la société et en 1907 est instauré le repos dominical.
La production augmente toujours au fil des années mais la Première Guerre Mondiale éclate et la société produira du coton poudre pour les poudreries nationales. En 1920, est décidé la construction d’un barrage hydroélectrique à Keransquillec qui se trouve en aval de la papeterie. Ce barrage long de 110m et haut de 15m avec une chute utile de 13m et une réserve d’eau de 12 hectares. La ligne mesure 3 km pour transporter l’énergie produite vers l’usine à papier.
Avec 250 employés, la papeterie était l’une des plus grandes industries bretonne dans les années 30.
Dans les années 50, des investissements seront fait pour toujours améliorer la productivité. En 1956, la production dépasse les 4000 tonnes mais elle cesse la production de papier journal, elle garde la production de papier sulfurisé et de buvard.
Mais en 1960, avec la concurrence européenne, le chiffon n’est plus utilisé comme matière première ce qui a pour conséquence la fermeture d’un atelier, celui du triage. En 1961, la papeterie trouve un accord avec un papetier belge et 85% des actions sont transférées à la filiale UNIPA. La société est dissoute en 1964 et elle fermera définitivement un an après avec le dernier rouleau de papier fabriqué le 27 février 1965.
Le barrage de Keransquillec est démantelé en 1996 et réhabilité en 2005.
Voici une partie des panneaux explicatif. C’est super intéressant et l’on comprend toutes les étapes, du bout de chiffon qui arrive pour être à la fin en feuille de papier.
Pour situer
Source : Télégramme, lieux-insolites.fr, patrimoine.bzh
4 commentaires
G M O T Gilbert
Bonsoir je suis assez fan de ces anciens sites industriels qui nous ramènent dans un passé (pas si lointain dans ce cas ) Nous avons en Dordogne plusieurs sites similaires dont quelques uns sont bien mis en valeur et ouverts a la visite ;
A l époque on ne parlait pas de problèmes de pollution , ça n était pas une préoccupation et je suppose que touts les bains de produits utiles a la fabrication devaient se retrouver allégrement dans la riviére en aval … Autre temps autre moeurs … La préoccupation principale était l emploi , pas l écologie
Merci pour la visite Malgré de nombreux passages dans la région , je ne connaissais pas
Au plaisir d autres découvertes grace a vous
Gilbert
Les bretons
Bonjour, c’est sûr, à cette époque là les priorités n’étaient pas du toute les mêmes. En tout cas moi aussi ce fût une découverte car je n’en avais pas entendu parlé non plus….. comme quoi on en découvre tout le temps.
Bonne journée 😉
Lavandine
Voilà un endroit découvert lors de notre dernier voyage en Bretagne et que je revois ici avec plaisir. Merci pour le partage.
Lavandine
Les bretons
Bonjour Lavandine,
Je suis contente si ces photos on pu vous replonger dans vos souvenirs de vacances.
Au plaisir 😉