Finistère,  Ville d'Art et d'Histoire

Morlaix

Après notre journée sur Roscoff avec le jardin exotique, nous avons dormi sur Carantec au bord de l’eau et au calme.

 

Le lendemain matin, nous sommes repartis tranquillement vers Morlaix… que je n’avais jamais vu non plus !! Juste de loin sur la N12 !!

 

Bien connue pour son viaduc, Morlaix a un pied dans le Léon et l’autre dans le Trégor. Des 2 évêchés, seul les noms sont restés attacher au quai ; d’un coté le quai de Léon et de l’autre le quai de Tréguier.

Elle est labellisée Ville d’Art et d’Histoire. Elle traversée l’Histoire mais non sans histoires !!

 

Début vers l’an 1000

Construit par un Seigneur du Léon, le château surplombe la vallée où la ville s’est construite en contre-bas. Les habitants vivaient essentiellement de la pêche. Vinrent ensuite des moines qui s’installeront et construiront les 1ers prieurés. 3 faubourgs naîtront ; St Mathieu, St Mélaine et St Martin.

Au Moyen-Age, la ville devient la convoitise des Seigneurs du Léon mais aussi des Ducs de Bretagne. Elle se fortifiera avec des murailles modestes car plutôt bien défendue par les cours d’eau qui l’enserrent : Le Jarlot et le Queffleuth. Dans cette muraille, 5 portes permettaient l’accès à la ville. La porte Notre Dame, de l’hôpital, de St Yves, de la prison, de bourret.

Construction en 1292, l’église ND du Mur sera détruite en 1805 pour servir de carrière de pierre.

 

1500 … entre les Anglais et la Sainte Union

La Duchesse Anne, à la tête de la Bretagne, vient à Morlaix en 1505 lors d’un tour de Bretagne.

L’année 1522, douloureux souvenir puisqu’une flotte anglaise attaque Morlaix, le jour de la foire de Guingamp et Noyal Pontivy. La ville est sans défense car les notables et commerçants sont tous partis aux foires. Les anglais déguisés en marchands et paysans s’infiltrent dans la ville sans grande difficulté! S’en suit pillage, tuerie, incendie ect… Ils fêtent la victoire toute la nuit avec le vin qui coule à flot. Prévenus par les habitants qui avaient pu prendre la fuite, les soldats arrivèrent pour chasser les anglais qui donnaient aucune résistance vue l’orgie de la nuit ! Tous furent tués. Suite à cet évènement, le château du Taureau a été construit en baie de Morlaix.

Au début du 16ème siècle, les toiles de lins sont en plein essor. Les « crées » sont très appréciées des anglais. Cette richesse qui va en découler va permettre la construction d’édifices religieux :

  • l’église St Mélaine commencée en 1489
  • l’église St Martin achevée en 1514
  • l’église St Mathieu reconstruction et achevée en 1593
  • l’église du couvent de Cordeliers à Cuburien achevée en 1530

Les riches marchands vont aussi construire leurs maisons à pondalez qui servent essentiellement à recevoir des marchands étrangers. Les propriétaires habitent généralement dans des manoirs en campagne.

La guerre de la Ligue sévit en Bretagne à la fin des années 1500. Le Duc de Mercœur séparé du Roi Henri IV proclame la Sainte Union, il va devenir allié du gouverneur de la ville de Morlaix mais la population ne l’entend pas de cette manière, elle ne soutient pas la Ligue. Les ligueurs sont contraints de retirer au château. Le Maréchal d’Aumont assiège le château en 1594 et les ligueurs se rendent.

Une fois les guerres de religions passées, la ville jouie de nouveau du commerce du lin. Elle est à l’apogée en 1680 avec 66 000 pièces produites. Les riches commerçants se délaissent des maisons à pans de bois pour des grandes maisons en pierres (granite et schiste bleu) et hôtels particuliers.

Début 17ème siècle, le château est démantelé, les remparts disparaissent progressivement et en 1687, les portes des remparts sont détruites.

 

L’ère industrielle

La construction du viaduc commence en 1861 et se termine en 1863. Le 1er train passera le 20 janvier 1864.

Longueur : 292m

Hauteur : 58m hors fondations et avec 2 niveaux avec 9 arches au 1er niveau et 14 arches au second niveau.

Matériaux : 11 000 T de granit de parement, 74 000T de sable, terre, gravier et 43 T de fer.

Durant la 2nd Guerre Mondiale, il sera bombardé le 29 janvier 1943. Bombardement stratégique pour endommager le viaduc pour couper les lignes de ravitaillement pour la garnison allemande de Brest. Seul un projectile percutera le viaduc créant seulement une brèche alors que les bombes tueront 80 habitants dont 39 enfants ainsi que l’institutrice de l’école maternelle.

(Le pont de la N12 sera construit en 1972 et qui désengorgera ainsi la ville)

La manufacture des tabacs, inscrite aux Monuments Historique, a été construite entre 1736-40. Courant 1800, de nouveaux fours sont introduits ainsi que des halles et de nouveaux ateliers puis l’arrivée de la vapeur va encore moderniser de nouveaux ateliers.  Elle produit du tabac à priser, à mâcher, à fumer jusqu’à l’aube du XXI siècle. Au plus fort de son activité en 1880, elle a employé jusqu’ 1800 personnes. En 1995, ils n’étaient plus que 185 ! La fermeture du dernier atelier est en 2004.

Le site est devenu « Mission Stéphane Bern ». On peut soutenir ce projet pour qu’il puisse devenir un Espace des Sciences en 2022. Lien ici.

 

 

La 2nd Guerre Mondiale

Comme vu ci-dessus, Morlaix fût souvent confronté aux bombardements, essentiellement le viaduc. L’objectif était de couper la communication ferroviaire avec Brest. Entre raid aérien et attaque des trains, la guerre était très active dans le secteur. La résistance aussi d’ailleurs. Le 23 décembre 1943, une grenade est lancé au foyer du soldat allemand ne faisant que des blessés. Les représailles allemandes ne se font pas attendre. 3 jours après, le 26, a lieu une rafle …

Le soir de Noël 1943, j’ai voulu me rendre chez des amis à Morlaix et partager avec eux, pour célébrer cette fête comme il se doit, la charcuterie confectionnée avec le cochon que nous venions de tuer au Kermeur. J’étais donc à Morlaix le 24 décembre, lorsqu’un attentat eut lieu contre le Foyer du Soldat, situé dans les anciens salons Quiviger, rue de Brest. Une grenade, jetée de la rue Gambetta, traversa la verrière et explosa au milieu de la piste de danse. En représailles, le 26 décembre au matin, les Allemands organisent une rafle et arrêtent tous les hommes valides, âgés de 15 à 40 ans. Parmi les 500 personnes arrêtées, ils choisissent, au hasard, 60 otages. Comme je n’avais pas de papiers, j’ai tout de suite été retenu. Nous avons été parqués entre la Mairie et le port de Morlaix, conduits à pied vers le terrain d’aviation, où nous avons été enfermés dans un grand hangar. Le docteur Mostini est nommé par les Allemands responsable du groupe, ce qui nous retient de nous échapper, car il serait immédiatement fusillé. Le 2 janvier 1944 au matin, des camions nous conduisent à la gare, par la rue Gambetta, où toute la population s’est rassemblée pour nous dire au revoir. Nous sommes jetés dans des wagons à bestiaux, une vingtaine par wagon, les portes sont poussées et fermées, le train siffle et c’est le départ pour une destination inconnue. Yves Tanné, déporté morlaisien survivant (lien article ici)

La place Thiers ainsi nommée en 1880 fût rebaptisée La place des otages en mémoire de ce 26 décembre 43. Au kiosque, une place commémorative rappelle cet hommage.

 


 

Notre balade

Nous nous sommes garés sur les hauteurs de la ville. Un parking à coté du square. La vue sur la ville avec au fond le viaduc est superbe.

Nous avons descendu les petites rues, mon guide vert sous le bras ! Comme dedans il y avait un plan de la ville avec un parcours avec les choses essentielles à voir, j’avais souvent le nez dedans ^^

Nous sommes directement tombés sur la place Allende avec les maisons à pondalez. Superbe ! Dommage que le soleil ne se pointait pas il aurait mis un peu plus de couleur sur ces belles maisons. Nous avons continués à nous promener d’une rue à l’autre.

Cherchant mon chemin sur mon petit plan du guide, un gentil monsieur nous a abordé. Il nous a gentiment expliqué le chemin pour accéder au 1er étage du viaduc. Ca montait dur dans cette ruelle mais il fallait bien cet effort pour avoir la magnifique vue sur la ville et sont port. Nous l’avons traversé et nous sommes redescendus de l’autre coté, remontant la ville dans l’autre sens. Au pied du viaduc sur la place des otages, la vue est impressionnante.

Je ne suis pas déçue de ma visite même si le soleil a fait son fainéant !! la ville garde beaucoup de maison du Moyen Age, elle a un certain cachet. Au détour de rues, on peut trouver du street art sur les pignons de bâtiment qui sont splendides.

Nous aurions certainement vu plus de choses si nous n’avions pas été pressé par le temps mais déjà ça c’était chouette.

Nous sommes repartis mais avec quelques désagréments … Merci le GPS ^^ J’ai suivit …bêtement le GPS pour repartir du parking. Du parking du square, il me fait prendre à gauche … normal la rue est en sens unique. On continue ensuite sur la gauche (comme dit le gps) sauf que la rue n’est pas si large que ça et que ça se rétrécit un peu quand même jusqu’à ce qu’on arrive avec une voiture sur ma droite mal stationnée !!!

Et là je me dis que ça ne va pas passer …. Euh!!!! Je demande à Baptiste d’être attentif à son coté et de me dire si ça passe bien, de mon coté le rétro frôlait le mur de l’enceinte du square. C’est passé mais tout juste et là loulou me dit « bah y a d’autres qui ont dû passer mais qui ont touché » !!  je lui demande pourquoi et il me répond que le rétro de la voiture est déjà cassé ! effectivement le rétro était en pendant, je n’avais même pas fait attention. Bah ça lui apprendra à se garer à moitié sur la place !!

Donc on continue sur notre route et on retombe en haut du parking du square !! donc sur la rue en sens unique !! Nous avons juste fait le tour du square… C’est quoi mon GPS ??!!! ^^ je n’ai pas compris !! enfin bref nous avons pris donc l’autre rue après et là impec … pff eh bé quelle histoire!

Moral : faire comme en camion, toujours me méfier des trajets que propose le GPS ^^

 

Voilà les photos…

La maison à droite dite la maison de la Duchesse Anne qui date de 1530. Elle se visite.

1er étage de la maison de la Duchesse Anne

 

 

 

La place Allende

 

 

 

 

Le viaduc

 

 

 

2 commentaires

  • Gilbert G M O T

    Bonsoir Une bien agréable petite ville , mais comme les villes situées sur un estuaire en pays un peu accidenté il ne faut pas avoir peur d affronter quelques raidillons . Un beau viaduc ègalement , respect pour les constructeurs de l époque avec les moyens qu ils avaient

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