Loire Atlantique

Pontchâteau, Le chemin de croix

 

L’automne dernier, mon fiston avait un anniversaire chez un copain qu’il avait au CFA. Des 20 ans, évidemment, ça se fête. Il restait dormir là-bas. Il fallait donc faire un aller/retour sur le secteur de Guérande dans le week-end et honnêtement un peu la flemme. On a alors sorti le camping-car, comme ça il dormait sur place et moi je me trouvais un coin sympa avec, pourquoi pas, une petite visite/balade à faire.

 

Après quelques recherches et malgré l’appel de la mer, je me suis laissée tenter par ce site à Pontchâteau. Je me suis dit que là, ça devrait être calme.

J’avais déjà fait celui de Plumelec en Callac. Billet ici.

Ici le parcours est plus grand, c’est plat  (sauf pour accéder au calvaire) avec de grandes allées comparé à Callac où c’est très pentu et des marches. Un bémol tout de même, c’est la grande route qu’il faut traverser et si vous vous garez comme moi sur le parking de la chapelle ; c’est deux fois qu’il vous faudra traverser la route. La première fois pour commencer le parcours et la seconde pour retourner vers le calvaire. Je ne pense pas que ce soit dense en semaine, mais ça casse un peu le charme du site (pour moi).

 

 

 

L’Histoire

Nous sommes sous Louis XIV le 1er mai 1709.

Le Père de Monfort venait d’achever sa mission et avec une population très enthousiaste, il proposa un contrat d’alliance et un calvaire monumental. C’est une idée à laquelle il réfléchissait déjà depuis un moment.

Dans certains écrits, on peut trouver que le lieu initial était Ste Reine de Bretagne. Il y a une légende à ce sujet. On dit que les travaux ayant commencé et que le monticule de terre commençait à s’élever, on vit des colombes faire des aller-retour en prélevant de la terre. Les bénévoles surpris et curieux ont suivi les oiseaux pour voir où ils allaient. Les colombes déposaient leurs becquées de terre sur la lande de Ste Madeleine dans le village que l’on appelait La Laproserie du Pont avant la Révolution. Qui n’est autre que l’actuel Pontchâteau.

Un signe de la providence, on changea donc de site pour construire le calvaire à la Madeleine.

 

Les travaux commencèrent en 1709. Des bénévoles, des pèlerins de passage aidèrent comme ils pouvaient. Le travail était rythmé par des cantiques.

le Père Olivier témoigne : « J’ai vu ordinairement 4 à 500 personnes y travailler ensemble. Les uns bêchaient la terre, d’autres la chargeaient, d’autres la portaient dans des hottes. J’ai compté jusqu’à 100 paires de boeufs pour tirer les charrettes. J’ai vu retirer des douves des pierres qui pesaient jusqu’à 800 kilos. J’ai vu toutes sortes de gens travailler à ces terrassements. Des Messieurs, des Dames de qualité, et même des prêtres, qui portaient la terre par dévotion. J’ai vu des peuples y venir de tous côtés. Il y en avait même d’Espagne et des Flandres… »  Source : lecalvairedepontchateau.com

 

Le père de Monfort venait une fois par semaine. C’est le 14 septembre 1710 que la bénédiction solennelle est prévue, fête de la croix glorieuse.

Tout est organisé, rien n’est laissé au hasard. Un programme est établi pour les heures des cérémonies, le parcours de la procession. Le 13 au soir, déjà 20 000 personnes étaient présentes.

Hélas, vers 4 h du matin, un curé d’une paroisse voisine vint sur place avec un mot de MGR Gilles de Bauveau, Évêque de Nantes. Un interdit avec ordre de détruire tout ce qui avait été construit ; ordre de Versailles.

« Sa Majesté – Louis XIV – ayant su que ce Calvaire était propre à donner asile à des gens de mauvaise volonté plutôt qu’à entretenir la dévotion du peuple, m’a ordonné (l’évêque) de vous écrire que tout ce qui a été fait soit détruit, les fossés comblés, les Croix et autres figures supprimées. » Source : lecalvairedepontchateau.com

Le prêtre s’en va à Nantes pour discuter avec l’évêque, mais sans succès. Les messes et cérémonies ont quand même eu lieu malgré l’absence de la principale personne.  Malheureusement, il ne put que confirmer la triste nouvelle le 15 septembre.

Il y avait finalement une autre histoire dessous tout ça, vous pouvez la lire ici sur ce pdf où vous avez l’histoire complète.

Il partit donc continuer ses missions. La suivante était à St Molf dans la presqu’île de Guérande. Le prêtre Olivier, son collaborateur, vint lui porter un pli. L’évêque de Nantes lui interdisait le ministère de la prédication et de la confession dans tout le diocèse de l’évêque.

C’est Mr L’ESPINASSE, commandant d’une compagnie de soldats, qui fut chargé de la démolition du site. On réquisitionne alors les paysans. Évidemment, ils refusent catégoriquement. Ils vont tenir deux jours, mais lorsque que le chef prit la scie pour couper les croix, les paysans enlevèrent le Christ pour qu’il ne se brise pas. Ils mirent toutes les croix en sécurité.

Mais la démolition est d’une lenteur si bien que trois mois après la motte n’est qu’à moitié rasée. Et le chantier va rester tel quel.

 

En 1747, avec l’appui du duc de Penthièvre, Louis Bourbon, la restauration se met en place. Malgré tout, ils devront faire face aux mêmes problèmes que 37 ans plus tôt. La chapelle est tout de même construite.

 

En 1783, une nouvelle mission est mise en place. On y met 3 croix et on précède à quelques travaux.

Malheureusement, la Révolution éclate et une nuit de 1793, la chapelle est incendiée et les croix saccagées.

 

Il faudra attendre 1821 avec l’abbé Gouray, curé de Pontachâteau et originaire de Sainte Reine de Bretagne. Il entreprendra la 1ʳᵉ restauration du calvaire et de la chapelle.

C’est le 23 novembre que l’évêque de Nantes viendra bénir solennellement le calvaire et la chapelle. 10 000 pèlerins sont là pour assister à la messe.

De 1888 à 1913, on reprend du service une nouvelle fois. C’est le prêtre Jacques Barré qui n’est autre qu’un missionnaire Monfortain. Il ira au bout du projet tant désiré par le prêtre Louis Marie Grignon de Monfort.

C’est lui qui à l’origine de ce que l’on voit aujourd’hui, l’idée d’amener la « Terre Sainte » en France. Des milliers de bénévoles l’aideront pendant 25 ans surtout sur la période du 10 décembre 1891 au 24 juin 1899. À noter, qu’en 1897, il y a eu une journée où il y a eu 1200 volontaires.

L’inauguration du chemin de croix est faite le 24 juin 1889 par le Cardinal Richard, archevêque de Paris. 50 000 pèlerins s’y rendront.

D’autres monuments seront construits par la suite comme le Temps de Jérusalem. En juin 1948, les cérémonies de la canonisation de St Louis Marie Grignon de Monfort furent présidées par le futur Pape Jean XXIII, Monseigneur Roncalli.  Une foule de 100 000 à 200 000 personnes s’étaient réunies pour l’occasion. Impressionnant.

 

 

 

Je suis arrivée en fin d’après midi le samedi. Je n’ai fait que le tour du calvaire et la chapelle puisque le parking est juste à côté.

Le dimanche matin, je suis partie suivre ce chemin de croix dans son entièreté. C’est très plaisant de s’y promener en plus, le temps était très clément donc c’était agréable. Le seul défaut, c’est cette route que l’on doit traverser mais un dimanche ça va, il n’y a que peu de circulation.

À chaque station, vous avez un descriptif de la scène.

 

 

La Scala Sancta. 1er monument construit après le calvaire. Il date de 1890. À l’intérieur, il représente les premières scènes de la Passion.

La scène du milieu représenta la condamnation à mort de Jésus. L’ensemble du monument représente le prétoire, c’est-à-dire le tribunal de Pilate.

L’escalier du milieu représente la Scala Sancta de Jérusalem et par respect, on peut le monter à genoux en priant.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Cenacle

 

 

 

 

En soirée, le calvaire est éclairé.

 

 

 

Le site est accès libre par contre je ne sais pas si la chapelle est toujours ouverte.

 

@labreizhlady

En 1709, un 1er calvaire est érigé sous la direction du père Monfort. Il sera détruit sur ordre de Louis XIV. Restauré en 1747. Des réaménagements seront effectués en 1821 ainsi que la construction de la chapelle. En 1856 on continue d’aménager le sommet de la colline. De 1888 à 1939, la colline est surélevée et création du chemin de croix. #bretagnetourisme #bretagne #loireatlantique #chemindecroix #pontchateau #loireatlantiquetourisme #breizh #breizhtourisme

♬ In Dreams Acapella Cover, The Lord of The Rings – Andrea Krux

 

Pour situer

Source : lecalvairedepontchateau.com

2 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *